par T.B., 30/12/20
« Attention, textes explicites : « Je selfie donc je suis » déclame Mâya sur le décoiffant Coïto ergo syo orgasum etc. Mâya est la figure de proue du duo électro-poético-frappeur Epilexique. Le projet a vu le jour à Alès. Mâya ne chante pas vraiment. Telle une conteuse sous acide, elle mitraille ses histoires sur un flow haletant. Elle est factrice et se définit comme ethnologue. C’est dans le quotidien qu’elle puise les mots qui nous sont jetés en pâture.
Musicalement, l’affaire est portée par Quentin, bidouilleur de premier ordre, maltraitant ses synthés et ses machines avec une frénésie affolante. « Techno à textes » ou « récits à danser », disent les Epilexique qui ont justement l’art de marier crise d’épilepsie et délire lexical. Chez eux, il est question d’orgies, de cannibales et même de Trump sur un final techno dressant un constat au vitriol de notre paysage politique.
Rien n’est ordinaire dans cet album, jusqu’au boîtier qui a le format d’un DVD. Epilexique espère à présent reprendre la route. Si le virus le permet, ils seront l’une des sensations de 2021. Vous êtes prévenus. »