PAR PASCAL LARSEN, 6/10/20
« Ce n’est pas souvent qu’il y a un texte sur les albums pour nous éclairer, nous orienter dans l’univers d’un groupe. Chacun se fait son idée, s’approprie les textes et la musique face à un nouvel artiste qui nous présente son premier album. Comme le texte de présentation du duo français Epilexique est clair, je me permets de vous le retranscrire : « Performance électro-punk à textes entre une révoltée à la verve brute, accidentée et engagée et un musicien obsessif aux sons minimalistes, trafiquant des machines, synthétiseurs et moite à rythme. Conversations aux climats variables, les mots et la musique se stimulent dans un univers grinçant et drolatique passant du chant poétique au cri de guerre, entre absurdité, poésie noire et espoir. »
Epilexique et non pas épilepsie (= une maladie neurologique qui se traduit par une activité électrique anormale du cerveau) est un duo parisien avec au chant engagé et enragé Mâya Heuse-Defay et aux machines (synthés et boites à rythme) qui pulsent Quentin Pourchot. Avec un chant saccadé, proche de l’explosion, et une musique technoïde, minimale et répétitive, Epilexique ne fait pas de quartier, ni dans la dentelle. Le palpite du cœur est mis à rude épreuve, on est ici dans de la techno, teinté d’indus, de cold wave et de poésie maladive. C’est quelque part la rencontre entre DAF, Jad Wio (époque Colours in My Dream), Lydia Lunch, Suicide, Kas Product et Brigitte Fontaine. Les textes en français de Mâya sont des brulots qui ont trouvés une forme physique et scénique grâce au beats soniques et monolithiques qui sortent des machines de Quentin. La musique d’Epilexique est un bloc sonore recouvert de tôles ondulées avec au milieu des textes sauvages qui demandent à secouer les neurones des terriens. Tentez l’expérience ! »